La Borne s'expose sur le parvis de l'Espace Agora

2 mois d'exposition hors les murs

2 mois d'exposition hors les murs

La borne a pour ambition de mettre en contact l’art contemporain et le grand public. Cette action innovante est conçue à partir d’un mobilier urbain itinérant en région Centre en mesure de multiplier les points de rencontre dans l’espace public, surprendre le quidam et permettre un large questionnement. Pour l’artiste, c’est un lieu de présentation mais également une contrainte formelle qu’il peut investir d’une création spécifique.

Un mobilier urbain adapté
Le mobilier urbain a été dessiné pour l’occasion par l’architecte Bertrand Penneron (Tours). Constituée d’une structure en bois recouverte de zinc, sa forme emprunte au registre du container ou de la caravane. Elle imprime visuellement l’idée de la mobilité et du déplacement. Ses dimensions modestes et le soin particulier apporté aux détails de son design l’intègrent aisément à l’espace qui l’accueille. La borne est acheminée par un camion plateau, elle se décharge par grutage ou à l’aide d’un fenwick. Un boitier extérieur permet son raccordement électrique et son éclairage.
Le public n’entre pas dans La borne. Il accède aux œuvres par une démarche naturelle et commune à chacun : le lèche-vitrine. Le mobilier urbain possède deux larges baies vitrées sur deux de ses faces, qui constituent des points de vues successifs et dynamiques sur les œuvres exposées. Installée pour une durée de deux mois, elle présente successivement deux artistes. Les travaux exposés sont des plus divers, de l’installation à l’objet (photographie, peinture...). Ils couvrent la totalité des pratiques contemporaines. On notera que toutes les techniques même les plus fragiles peuvent y être exposées : du laboratoire de forme aux œuvres achevées…
La borne est conçue pour la région Centre, elle participe à la présence et à la lisibité de l’art contemporain sur un territoire vaste et contrasté. La région Centre est une construction administrative qui associe des pays et des traditions différentes de la Beauce au Berry, de la Touraine au Gâtinais. Cet espace de 39536 km² au contact avec la Normandie, l’Ile de France, la Bourgogne, l’Auvergne, le Limousin, le Poitou-Charentes et les Pays de la Loire est composé de six départements et compte quelques 1842 communes de toutes natures. La présence de l’art contemporain y est inégale et pour l’essentiel réservée aux villes importantes. La borne se propose d’apporter en ce domaine une offre élargie en complément et en lien avec d’autres itinérances (festivals, théâtre, cinéma...) et en relation avec les acteurs culturels de proximité.

La borne voyage de site en site en continu pour offrir une présence artistique originale et singulière durant toute l’année. Ce concept ne se résume pas à un objet unique mais à la coordination de plusieurs mobiliers itinérants identiques à même de mailler le territoire et de soutenir la création. Si La borne est proposée à des artistes nationaux et internationaux, elle sera également confiée aux jeunes créateurs vivants en région Centre, avec notamment des aides à la création. La borne est une action rayonnante dont la qualité et le prestige dépassent en lisibilité le milieu de l’art contemporain, elle s’inscrit comme un élément d’identification de la région Centre et comme un lien entre les lieux et les actions de la discipline.
La borne est une action transversale conçue par le collectif d’artistes Le pays où le ciel est toujours bleu.
Elle bénéficie du soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre et et du Conseil Régional du Centre.

Janvier 2022: Dessins à la pastel sèche de Louise Dumas-Quartier d’Hiver
Les dessins exposés dans La borne représentent des lieux devant
lesquels je passe tous les jours en allant à pied de mon domicile à
mon atelier, situés tous les deux en banlieue parisienne : l’école,
le supermarché, la laverie, le restaurant asiatique.
Durant ces deux dernières années qui, de confinements en
couvre-feux, ont été marquées par un amenuisement des déplacements,
mon regard s’est concentré sur ces lieux ordinaires
de mon décor journalier. J’ai ainsi commencé à photographier
fenêtres et devantures de commerces vides, m’intéressant aux
jeux de transparence et de réflexion sur les surfaces vitrées. Ces
photographies et leur réinterprétation minutieuse par le dessin
constituent le point de départ de mon travail. Elles témoignent
conjointement de l’expérience de la solitude urbaine et du surgissement
du merveilleux dans le quotidien.
Dans mes images-mirages de la ville déserte, intérieur et extérieur
entrent en collision : à l’espace qui se trouve derrière la vitre
se superpose l’espace urbain qui s’y reflète, installant le spectateur
dans une zone d’oscillation.
Le dispositif d’exposition de La borne me permet de rejouer ce
brouillage des repères spatiaux avec un effet de mise en abîme :
des dessins de vitrine dans la vitrine. Le flâneur fait comme moi
l’expérience du seuil : derrière les vitres, quelques morceaux de
Seine-Saint-Denis prennent leur quartier d’hiver à Beaugency.

Février 2022: LE PAYSAGE COMME LA PEINTURE, LE PAYSAGE COMME LA PEINTURE, installation, polystyrène extrudé, molleton de polyester, tissus divers, 2022

Les couleurs de l'eau, 126x180 cm, 2022
Les grands espaces, 180x80 cm, 2022
Au jardin, 90x120 cm, 2022
Le territoire, 2022 (sous réserve)

Depuis l’obtention de son diplôme de fin d’étude en 2011 à l’école des Beaux-Arts de Quimper, Gwenn Mérel poursuit ses recherches et expérimentations autour du paysage.
Elle vit et travaille à Rennes où elle est locataire d’un atelier partagé dans lequel elle brode, tricote, dessine et s’occupe du jardin.
Dès que possible, elle s’échappe du panorama urbain pour aller marcher et explorer la campagne et le littoral proches ou moins proches. Ce sont souvent ces escapades, par la contemplation et les moments d’élucubration qu’elles permettent, qui sont le point de départ de son travail plastique.
Pour LE PAYSAGE COMME LA PEINTURE, Gwenn Mérel utilise des scènes de la nature et des éléments extraits du paysage, en rejouant à grande échelle la technique désuète de l'incrustation sur carton mousse.

Artiste topographique, qui pratique promenades et pérégrinations solitaires, Gwenn Mérel déambule, s’arrête, scrute et cadre l’“étendue de pays que l’oeil peut embrasser dans son ensemble” ¹ .
Qu’il soit métonymique ou panoramique, l’horizon qu’elle nous propose d’embrasser est sensible et fugace. Elle capte la lumière, donne à voir des paysages immenses ou un infiniment petit de nature piégée.
Gwenn Mérel se joue des échelles pour en tirer la poésie interstitielle des “presque rien”. Elle donne à voir un angle de vue, un paysage fragmenté et soumis au cycle des jours et des saisons, dans lequel les personnages ne sont a priori qu’accessoires.

Extrait d’un texte de Marie CHERFILS

¹ Robert GARNIER, Hippolyte, Paris, 1573

A propos du lieu

59, avenue de Vendôme